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Mémoire : les 3èmes reçoivent des témoins de la Guerre d’Algérie au collège

Par CATHERINE CHABOZ, publié le mardi 6 mai 2025 09:18 - Mis à jour le mardi 6 mai 2025 09:18
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Au cours d’un atelier sur les Mémoires vives de la guerre d’Algérie, le 4 avril, la 3eE a bénéficié de la venue de trois témoins et acteurs de la Guerre d’Algérie. Grâce à l’action nationale menée par l’ONACV en la personne de Gaëtan Blosse...

Au cours d’un atelier sur les Mémoires vives de la guerre d’Algérie, le 4 avril, la 3eE a bénéficié de la venue de trois témoins et acteurs de la Guerre d’Algérie. Grâce à l’action nationale menée par l’ONACV en la personne de Gaëtan Blosse, les élèves ont pu écouter et interroger un « pied-noir », un ancien appelé et un fils de harki ayant vécu sa jeunesse dans le camps de Rivesaltes (qu’ils ont visité en décembre 2024).

Voici le compte-rendu de M. Delteil, professeur d’histoire-géographie de la classe :

Le pied-noir, Pierre Cherry, est né en 1942 à Souk Aras dans le nord-est de l’Algérie. Loin des clichés, ce monsieur a raconté ses origines modestes et ses amitiés algériennes (notamment son meilleur ami d’enfance Mohamed Salaferig avec lequel Pierre correspond encore aujourd’hui). Amoureux de l’Algérie, il a écrit « un enfant de Thagaste » en 2015 sur ses retours en Algérie et prévoit sur une adaptation en BD prochainement.

Jean Pierre Gouvernet , ancien appelé du contingent en Algérie, est lui aussi né en 1942. Mobilisé deux mois à la fin du conflit sur une base de la Marine à la frontière algérienne, il a assisté à la prise d’Oran le 5 juillet 1962 par le FLN. Il nous a livré un souvenir qui ne le quitte plus, l’assassinat d’un sous-lieutenant une nuit et son enterrement le lendemain en présence d’une mère aussi triste qu’en colère contre la France.

Salem Marchi, fils de harka né en 1954, a retracé sa jeunesse dans le camps de Rivesaltes où il a perdu un frère bébé. Il nous a montré combien les harkis rapatriés en France ont été maltraités par le pays qu’ils avaient choisi de défendre (au point d’être enterré hors du camps militaire). Les révoltes des descendants d’harkis dans les années 1970 ont permis progressivement la conquête de leur dignité mais beaucoup ont sombré dans le suicide, l’alcoolisme et la délinquance.

Les élèves ont ensuite posé des dizaines de questions intéressantes auxquelles nos invités se sont plus à répondre tour à tour, avec sérieux et clarté.

Nous remercions sincèrement nos trois invités qui nous ont livré des pages d’histoire vivante sur cette guerre coloniale toujours brûlante ainsi que Gaëtan Blosse qui nous propose, une fois de plus, un atelier historique d’un grand intérêt !